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← articles plus anciens 29 juin 2018 la folie furieuse de mo cdm dans cet univers où le stand up a formaté l’humour contemporain, au point de restaurer l’humour familial au niveau de la »famille duraton » de nos arrière-grands-mères, la bd comme la littérature ou le cinéma se sont coulés dans ce moule facile, où l’écriture est réduite aux acquets, la structure au catalogue de blagounettes et le dessin à une corvée inutile. dans cette débâcle, même les grands supports du dessin humoristique ( charlie hebdo, flu id e glacial, le canard enchaîné ) se sont affaiblis en proportion. les rigolosaures, morts ou survivants, n’ont pas de successeurs. continuer la lecture → publié dans bande dessinée | marqué avec la planète des riches , mo cdm | 2 commentaires 05 juin 2018 jules feiffer tue sa mère voilà un album impossible à contourner : avec un titre pareil, faut qu′on aille voir. kill my mother a choqué jusqu′à son éditeur français, qui n′a pas voulu traduire le titre ! mais qui donc veut ici tuer sa mère ? mais non, pas l′auteur, c′est un bon garçon, dont la génitrice est déjà décédée depuis longtemps. c′est le personnage, elsie, une fille que l′on suit depuis son adolescence, martyrisant son compagnon d′aventures, amoureux d′elle − qui n′en a rien à fiche. « la ferme, artie ! » deviendra une émission à succès après avoir été un leitmotive des relations entre ces deux personnages. puis il y a la mère, de l′une, mais aussi la mère de l′autre, une sœur, des boxeurs, une folle tueuse, un détective mort, des coups (à boire et dans la gueule), le tout dans une ambiance datée, mais datée des films noirs de hollywood quand on savait y filmer des histoires. environ dans les années 1930, quand la couleur n′avait pas tout envahi. continuer la lecture → publié dans bande dessinée | marqué avec jules feiffer , kill my mother | laisser un commentaire 14 mai 2018 les faux ratages d’edika il y a un mystère edika. il n′y a guère de travaux érudits sur lui. les étudiants ne se précipitent pas sur son œuvre, que d′ailleurs leurs professeurs ne leur proposent jamais. les critiques survolent ses albums en lignes convenues, quand ils n′en recopient pas bêtement le dossier de presse, lui-même minimal. son site, fait par un autre, ne nous dit rien. sa fiche wikipédia est stupide. il ne donne presque jamais d′interviews, ne passe pas à la télé. les réseaux sociaux ne l′injurient pas. il ne couche pas avec des stars de cinéma ou alors il ne me l′a pas dit. angoulême a plusieurs fois cité son nom pour le grand prix, sans jamais le lui attribuer. sera-t-il comme f′murrr, génie parti sans cette récompense mille fois méritée ? la raison est que nul ne sait quoi dire sur edika. continuer la lecture → publié dans bande dessinée | marqué avec edika , pas de panique | 7 commentaires 09 avril 2018 « trois ombres » échappées des cases paru en 2007 aux éditions delcourt, trois ombres , première pièce majeure de cyril pedrosa, est une fable épique s’appuyant sur de multiples références – historiques, ésotériques, littéraires et mythologiques – qui conte la tentative désespérée d’un père et d’une mère de lutter contre la disparition inéluctable de leur fils unique. au gré des digressions narratives et graphiques, la fuite conduit les personnages d’une forêt à la rive d’un fleuve, d’un espace protégé à un univers où croyances, petites tricheries et grandes illusions font loi. continuer la lecture → publié dans bande dessinée , théâtre | marqué avec cyril pedrosa , loo hui phang , mikaël serre , trois ombres | laisser un commentaire 26 février 2018 en finlande, l’exode au cul des vaches charger la charrette attelée devant la maison, longer la rue du village, passer devant l’église, faire halte sur une tombe du cimetière militaire avant de s’engager sur la grand-route. c’est dans les archives de l’armée finlandaise que hanneriina moisseinen a retrouvé la séquence photographique donnée en prologue de la terre perdue . ces clichés, pris en juin 1944, racontent l’évacuation vers l’intérieur du pays de quelques 250 000 habitants de l’isthme de carélie, en juin 1944, face à l’offensive de l’armée rouge. continuer la lecture → publié dans bande dessinée | marqué avec hanneriina moisseinen , la terre perdue | laisser un commentaire 14 février 2018 illustration et féérie les illustrateurs sont les parents pauvres de l’histoire et de la critique graphiques. traditionnellement méprisés par les bozarts, occultés par la bd, négligés par la grande presse, inconnus de l’audiovisuel, fuis par l’édition, leurs plus grands génies meurent souvent dans un scandaleux oubli. c’est pourquoi il faut saluer l’initiative courageuse d’un petit éditeur, les moutons électriques, spécialisé dans la s-f, qui vient de créer une jolie collection très pointue, « artbooks féériques », consacrée à ces géants de l’illustration classique, de cette période bénie qui va des préraphaélites à la première guerre mondiale. continuer la lecture → publié dans illustrations | marqué avec arthur rackham , edmund dulac , les moutons électriques , william heath robinson | 5 commentaires 31 janvier 2018 buzzelli, accès réservé on aurait peine à expliquer aujourd’hui à quel point la publication en france, par le charlie-mensuel de wolinski, du chef-d’ œ uvre de guido buzzelli, fut une révolution. nous n’avions jamais vu ça. dès le premier épisode de la révolte des ratés , nous fûmes convertis en buzzelliens acharnés. un scénario incroyable, complexe et terrible, un pamphlet contre toute forme de pouvoir, avec des héros qui n’en étaient pas, petits, moches, esquintés, médiocres et méchants, comme dans un certain cinéma italien de la même époque, un personnage central avec la gueule de l’auteur et un corps ridicule, amoureux d’une grosse qui louche mais aux formes épanouies dont elle fait profiter les autres – vivant des aventures qui n’en sont pas, une révolte qui foire, des vainqueurs pas même à la hauteur. tout était minable et sinistre dans cette histoire, à contre-pied de tout ce que nous lisions par ailleurs. continuer la lecture → publié dans bande dessinée | marqué avec guido buzzelli | un commentaire 28 janvier 2018 angoulême 2018 : les mélopées dessinées d’emmanuel guibert il s’agit d’accorder toute sa place à la trace. de révéler ce que l’éphémère peut contenir d’infini. devant n’importe quelle planche d’emmanuel guibert, on se surprend à devoir retenir ce que lui-même a pu retenir du monde : l’essence d’une histoire, d’un objet, d’un être, d’un paysage. on en vient à regarder ce que lui-même a pu sauvegarder d’une mémoire. son travail résonne comme une confidence qu’on lui aurait faite et qu’il a décidé de protéger en la mettant en images, c’est-à-dire en la transmettant. continuer la lecture → publié dans bande dessinée , exposition | marqué avec emmanuel guibert | laisser un commentaire 27 janvier 2018 angoulême 2018 : dialogue graphique et musical sur la scène du théâtre depuis deux ans, le festival jazz à vienne et le festival international de la bande dessinée d’angoulême s’associent pour présenter au public un spectacle mixte faisant se rencontrer voix et dessin. après china moses et pénélope bagieu l’an dernier, le théâtre d’angoulême a accueilli, vendredi 26 janvier, la chanteuse malienne rokia traoré et le dessinateur espagnol rubén pellejero, le temps d’une performance live inédite, plongeant dans les racines du folklore africain. continuer la lecture → publié dans bande dessinée , concert | marqué avec rokia traoré , rubén pellejero | laisser un commentaire 26 janvier 2018 angoulême 2018 : cosey, à la recherche d’astro boy c’est avant tout une histoire de rencontre, pour peu que l’on accepte d’abattre certains ponts, et de laisser à l’art cette licence magique de relier deux rives. sur la première se tient osamu tezuka, né à osaka en 1928 et mort soixante ans plus tard, auteur d’une œuvre abondante dont il a été immédiatement possible de mesurer la pleine portée, considérant les chiffres pléthoriques de sa production 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